Les « trois drôles de dames »

Les aventures de trois jeunes femmes, passées par l’Aéro-Club de Chartres.

Cécile CREZE, co-pilote chez EasyJet : « S’armer de patience ! »
« L’envie de voler était présente depuis mon adolescence, mais je n’imaginais pas un instant que ce rêve soit réalisable. Et puis en 2007, mes parents m’offrent un vol d’initiation à l’aéroclub de Chartres. Pour la première fois, je prends les commandes d’un avion, et je n’ai plus envie de les lâcher ! A l’aéroclub de Chartres, je découvre le monde de l’aéronautique et je fais mes premières heures de vol. Alors en classe prépa, avec dans l’idée de devenir ingénieur, je décide de tenter le concours de l’ENAC (Ecole Nationale de l’Aviation Civile) pour intégrer la formation de pilote de ligne. En 2012, je suis diplômée. Commence alors la partie la plus dure : la recherche d’un emploi. En effet, la crise a touché le secteur aérien et les embauches dans les compagnies pour les pilotes inexpérimentés se font rares. Je deviens instructrice bénévole à l’aéroclub, afin de former à mon tour de futurs pilotes, tout en travaillant. Enfin, en 2016, je réussi une sélection afin de devenir copilote chez EasyJet. L’aventure commencera début 2017 !
Pour devenir pilote professionnel, il faut aimer travailler en équipe (un avion de ligne c’est aussi un équipage!), savoir analyser une situation et prendre une décision et accepter de se remettre en question. Et je ne saurais que conseiller à ceux qui veulent se lancer de bien se renseigner sur le milieu, les différentes formations… et de s’armer de patience ! »

Ségolène CHENIN, co-pilote chez Ryanair :« Voir le soleil tous les jours au-dessus des nuages… »
« Titulaire du BIA (Brevet d’Initiation Aéronautique) en 2004, puis du brevet de pilote en 2009, j’ai ensuite participé grâce à l’aéroclub de Chartres au Tour Aérien des Jeunes Pilotes en 2013, une aventure que je conseillerais à tout jeune pilote qui souhaite poursuivre sa formation dans cette voie. Cela reste un souvenir inoubliable et, de loin, ma meilleure expérience aéronautique. Après cinq ans d’études et l’obtention d’un Master 2 « Commerce spécialisation Affaires Internationales », je me suis finalement rendue compte que voler était ce que je souhaitais. J’avais envie d’aller au-delà du PPL (Licence Pilote Privé) et de faire en sorte que l’aéronautique fasse partie de mon quotidien. J’avais aussi envie de piloter de plus gros avions.
J’ai choisi de faire ma formation chez CAE OAA, école réputée. La formation était entièrement en anglais, une partie de la formation (le CPL Licence Pilote Commercial) était à Phoenix aux Etats-Unis et l’école a de très bons contacts pour le recrutement post-formation. Mon objectif n’était pas forcément de piloter de gros porteurs dès la sortie de ma formation, mais à peine deux mois après la fin de celle-ci, Ryanair m’a proposé une place de co-pilote sur Boeing B737-800. Dans l’aéronautique, il y a toujours des choses à apprendre et des innovations. Chaque jour est unique. Le top selon moi : voir le soleil tous les jours au-dessus des nuages… A partir du moment où on a décidé de se lancer dans cette aventure, il faut rester bien concentré et déterminé pendant toute la période de la formation et s’imposer un minimum de rigueur (même s’il y a des hauts et des bas). L’anglais est aussi très important, et ce même si l’on décide de faire sa formation en France, car la plupart des compagnies qui recrutent actuellement ne sont pas françaises. »

Anne-Cécile BARRIERES, pilote chez ASL Airlines :« Vivre sa passion »
« Dès mes premiers vols en planeur à l’âge de 14 ans, je me suis rendu compte que voler me rendait heureuse. Brevetée planeur à 16 ans, puis avion à 20 ans à l’aéroclub de Chartres, je me suis ensuite directement lancée dans la formation de pilote de ligne. Trois ans plus tard, j’ai réussi, malgré la crise, à obtenir mon premier emploi en tant que pilote sur Beechcraft 1900, une très belle 1ère expérience sur un avion que j’ai eu beaucoup de plaisir à piloter. De retour d’un contrat d’expatriée en Afrique pour la même compagnie, j’ai décidé d’obtenir une qualification Boeing 737 pour voler sur de plus gros liners. En 2015, je décrochais mon premier contrat sur réacteur chez Air Méditerranée. Puis j’ai réussi, à 30 ans, les sélections de la compagnie pour laquelle je voulais travailler depuis des années, ASL Airlines (anciennement l’Aéropostale). Je viens de terminer un contrat de six mois et j’ai hâte d’y retourner au printemps prochain. Je compte actuellement 2 400 heures de vol, dont 1 700 en ligne et presque 500 sur réacteur, un CV qui peut me permettre de travailler dans les plus grandes compagnies d’Europe, Afrique et Asie. Tout au long de ce parcours, je n’ai jamais baissé les bras, convaincue que quels que soient les obstacles à surmonter, je vivrais ma passion. Sept ans et demi après ma formation, je peux aujourd’hui vivre mon rêve et dans des compagnies respectueuses de ses pilotes. Je remercie mon premier instructeur avion, un homme et un pilote exceptionnel, pour m’avoir transmis sa passion et m’avoir donné la force de me battre. Heureusement, le ciel commence à s’éclaircir sur le marché de l’aéron a u t i q u e , A i r France et d’autres belles compagnies reprennent les recrutements avec l’espoir pour les sélectionnés de vivre pleinement leur passion. Et pour ceux qui souhaitent seulement voler pour leur loisir, l’ACEL vous attend aussi ! Je continue d’y faire de l’instruction bénévolement sur mon temps libre. »